Le 2 avril 2024, le général Brice Oligui Nguema, à la tête de la transition au Gabon, a officiellement lancé le dialogue national inclusif à Libreville. Cette initiative vise à rassembler divers acteurs du pays pour discuter des réformes nécessaires et préparer l’avenir du Gabon.
Ce mercredi 3 avril, les 600 délégués inscrits, politiques, religieux, militaires, société civile, se sont retrouvés au Stade d’Angondjé pour entamer les discussions.
Contexte
Le Gabon a récemment connu un bouleversement politique avec le coup d’État qui a mis fin à 55 ans de règne de la dynastie Bongo. Le président actuel, le général Brice Oligui Nguema , s’est engagé à restaurer la démocratie et à organiser des élections libres et transparentes en 2025.
Objectifs du Dialogue national inclusif
Pendant un mois, environ 580 délégués se réuniront pour élaborer des propositions et discuter des questions essentielles pour l’avenir du Gabon. Voici les principaux objectifs du dialogue :
- Nouvelle Constitution : Les délégués travailleront sur une nouvelle Constitution, qui servira de base pour les futures élections. Cette Constitution devra refléter les aspirations du peuple gabonais et garantir des institutions solides.
- Réformes politiques : Le dialogue abordera des réformes politiques visant à renforcer la démocratie, à promouvoir la transparence et à assurer la participation de tous les citoyens.
- Élections libres et transparentes : L’objectif ultime est de préparer des élections qui soient véritablement démocratiques, où chaque voix compte et où les droits des citoyens sont respectés.
Déroulement du dialogue
Le dialogue se tiendra jusqu’à la fin d’avril 2024. Les participants auront l’occasion de débattre, de proposer des idées et de contribuer à façonner l’avenir du Gabon. Le général Brice Oligui Nguema a souligné l’importance de ce processus pour consolider un fort du Gabon dans la sous-région.
« Ce dialogue est un moment primordial. Nous allons pouvoir parler avec franchise et sincérité. Les conclusions seront traduites en texte. Puissiez soumis à un référendum qui permettra de se prononcer sur la proposition d’une nouvelle Constitution», a déclaré le patron de la transition.
Ce dialogue historique marque une étape cruciale dans la transition du Gabon vers une gouvernance plus démocratique et inclusive. Les yeux du monde sont rivés sur ce pays d’Afrique centrale, accompagnant avec impatience les résultats de ces discussions.
Coup d’État contre Ali Bongo
Le 30 août 2023 marque un tournant significatif dans l’histoire politique du Gabon alors que l’armée, représentée par la Garde présidentielle, a renversé le président Ali Bongo Ondimba. Cette prise de pouvoir survit dans un contexte de tension exacerbée par la proclamation controversée des résultats de l’élection présidentielle du 26 août. En effet, malgré les affirmations de l’organe en charge des élections selon lesquelles Ali Bongo aurait été réélu dès le premier tour, cette annonce a été largement contestée, alimentant un mécontentement croissant au sein de la population.
Le décès du président précédent, Omar Bongo, en 2009, avait déjà engendré une période d’incertitude politique, laissant place à une succession marquée par des luttes de pouvoir et des tensions au sein du régime. La réélection contestée d’Ali Bongo en 2016 avait déjà suscité des vagues de protestations et de doutes quant à la légitimité du processus électoral.
L’intervention de l’armée, juste après la proclamation des résultats contestés, témoigne de l’ampleur du mécontentement et de l’instabilité politique qui régnait dans le pays. En prenant le contrôle du gouvernement, l’armée a dissous les institutions existantes, plongeant le pays dans une période d’incertitude politique et institutionnelle.
Ce coup d’État militaire met en lumière les profondes fissures politiques et sociales qui traversent le Gabon et soulève des questions cruciales quant à l’avenir démocratique du pays. La manière dont la transition politique sera gérée et les mesures qui seront prises pour restaurer la stabilité et l’ordre constitutionnel seront déterminantes pour l’avenir du Gabon et le bien-être de ses citoyens.
L’avènement du CTRI
Le Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI) est l’organe mis en place par les militaires putschistes. Malgré la formation d’un gouvernement civil, le CTRI dirigé par Brice Oligui Nguema reste très puissant au sein de l’appareil étatique.