Le carried interest intrigue autant qu’il divise. Mécanisme souvent cité dans l’univers de la finance, il représente une forme de rémunération liée à la performance, particulièrement prisée dans les fonds d’investissement. Bien que légal et encadré, ce système soulève régulièrement des interrogations sur ses bénéficiaires et son impact fiscal. Pourtant, il constitue un moteur puissant d’incitation dans la gestion d’actifs. À qui profite vraiment ce levier ? Quels acteurs économiques tirent un avantage concret de ce dispositif ?
Les gestionnaires de fonds d’investissement
Les premiers bénéficiaires du carried interest sont les gestionnaires de fonds, en particulier dans le capital-investissement. Lorsqu’un fonds génère des rendements supérieurs à un certain seuil, une partie des profits revient aux managers sous forme de rémunération variable. Cette part de surperformance les récompense pour leur capacité à créer de la valeur. Le carried interest peut représenter un pourcentage significatif du gain global, souvent autour de 20 %, ce qui aligne les intérêts des gérants avec ceux des investisseurs.
Les associés commandités des fonds

Dans une structure de type limited partnership, les associés commandités jouent un rôle central. Ils assurent la gestion opérationnelle du fonds et reçoivent en contrepartie une rémunération liée au carried interest. Ce mécanisme constitue leur principal levier de rémunération, bien au-delà de leur investissement initial. Il les pousse à maximiser la rentabilité du portefeuille. Leur rémunération est donc proportionnelle à la performance réelle du fonds, ce qui incite à une gestion rigoureuse et orientée résultats. Explorez toutes les options en suivant ce lien.
Les fonds de capital-risque et de capital-développement
Le carried interest ne concerne pas seulement les grands fonds de LBO. Il s’applique également dans le capital-risque ou le capital-développement, où les performances peuvent être très volatiles. Dans ces structures, les équipes de gestion sont fortement incitées à identifier des entreprises à fort potentiel. Le carried interest devient alors un outil de motivation financière, permettant d’attirer les meilleurs talents de l’industrie. Ce système compense le risque élevé inhérent à ces types de placement par une perspective de gain conséquent en cas de succès.
Les professionnels du private equity
Le private equity regroupe un large éventail de métiers, des analystes aux directeurs d’investissement. Tous ne perçoivent pas directement le carried interest, mais les hauts responsables en bénéficient souvent via des clauses contractuelles spécifiques. Ces professionnels misent sur la réussite de chaque opération pour toucher cette rémunération exceptionnelle. Dans les faits, le carried interest devient un outil de fidélisation, encourageant les talents à rester sur le long terme dans la structure qui les emploie.
Les sociétés de gestion indépendantes
Au-delà des grandes institutions, les sociétés de gestion indépendantes profitent aussi du carried interest. Pour ces structures, souvent créées par d’anciens banquiers ou investisseurs, le carried interest constitue la principale source de rentabilité. Voici comment elles en bénéficient :
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En recevant une part fixe des plus-values réalisées
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En attirant des capitaux grâce à ce système incitatif
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En fidélisant les associés autour d’un objectif commun
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En construisant leur notoriété via les succès réalisés
Le carried interest devient alors un moteur stratégique de croissance pour ces entités plus agiles que les grands groupes.
Les investisseurs institutionnels indirectement impactés
Même s’ils ne bénéficient pas directement du carried interest, les investisseurs institutionnels subissent ses effets. Fonds de pension, compagnies d’assurance ou fonds souverains financent en effet les fonds concernés. Une rémunération excessive des gestionnaires peut impacter la part qui leur revient. Toutefois, bien structuré, le carried interest peut aussi être un facteur d’alignement d’intérêts entre gestionnaires et souscripteurs. Il incite à maximiser la valeur totale, ce qui profite in fine aux porteurs de parts.
Le carried interest reste une rémunération d’exception réservée à une élite du monde financier. Il bénéficie principalement aux gestionnaires de fonds, associés commandités, et sociétés de private equity. En contrepartie, ces acteurs prennent des risques importants et doivent livrer des performances au-dessus des standards. Ce mécanisme, bien qu’encadré, continue de susciter débats et critiques, notamment sur le plan fiscal. Mais bien utilisé, il crée un cercle vertueux où la création de valeur devient l’objectif commun de toutes les parties prenantes.
